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m. — Celte passion ^ les porte uniquement à souhaiter l'accomplisseinent de leurs désirs, et de n'Otre soumis à personne.

C'eût été un plaisant orgueil, dans Spinosa, de vouloir ne |)as dépendre de Dieu quand il dépendait d"un bourgmestre.

IV. — Les païens prétendaient que les dieux se plaisaient aux mômes vices que les hommes, l'ivrognerie, l'adultère, etc.

Cela est faux et ridicule. Les fables des poètes n'étaient pas la religion. Les anciens enseignèrent la morale la plus sévère.

V. —Or comme tout cet égarement n'est autre chose qu'une impétuosité qui les entraîne, n'a} ant pas la moindre ombre de raison pour fondement, on en ramène plusieurs de cette espèce, lorsqu'il plaît à Dieu, ([ui est la cause suprême de toutes choses, de bénir les moyens dont on s'est servi pour faire cette bonne œuvre.

Verbiage.

YI. — Suivant leur opinion, le monde était gouverné par un hasard inconstant.

Le hasard est un mot vide de sens.

VII. — Car au lieu que la première classe d'athées-, qui n'est fondée que sur la jouissance des plaisirs, peut être ramenée tout doucement dès que les voies qu'on emploie pour leur persuader le contraire commencent à se faire sentir, l'obstacle qu'il y a outre cela à la conversion de ceux-ci ^ est que, venant à abandonner les sentiments qu'ils avaient embrassés, ils crai- gnent de perdre la gloire de surpasser tous les autres en sagesse et en force d'esprit, et de donner quehiue atteinte à leur prétendue réputation.

Verbiage,

VIII. — On doit regarder Spinosa comme un de ces athées qui ne l'est que pai-ce qu'il estime pouvoir de cette manière vivre avec plus de plaisir et de contentement d'esprit.

Spinosa reconnaît une intelligence suprême, universelle, né- cessaire; mais il la joint à la matière : il ne reconnaît dans ces

��1. Le mouvement impétueux d'un amour-propre mal entendu, et qui va trop loin, est regardé par Mouwentyt comme la première cause de l'athéisme.

2. Ceux dont il est parlé dans la note précédente.

3. La seconde classe d'athées se compose, selon Nieuwentyt, des gens qui ont la prétention d'être plus raffinés que les autres, et se donnent le nom d'esprits forts.

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