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ACTE III, SCÈNE M. 237

Vers 137. O miracle d'amour!

semble affaiblir cette touchante scène, et n'est point dans l'es- pagnol.

Vers 139. Rodrii^uc, qui l'eût cru?

Ay, Rodrigo! quién pcnsara?

Ibid. — Cliimone, (|ui l'eût dit?

xVy, Ximena! quiéii dixera?

Vers 140. Que notre iieur fût si proclic et sitôt se perdit. Que mi dicha se acabara.

Vers 145. Adieu, je vais traîner une mourante vie. Quédate, iréme muricndo.

SCÈNE V.

Quoique chez les étrangei's, pour qui pi'incipalement ces re- marques sont faites, on ne soit pas encore parvenu à l'art délier toutes les scènes, cependant y a-t-il un lecteur qui ne soit choqué de voir Chiniène s'en aller d'un côté, Rodrigue de l'autre, et don Diègue arriver sans les voir?

Observez que quand le cœur a été ému par les passions des deux premiers personnages, et qu'un troisième vient parler de lui-même, il touche peu, surtout quand il rompt le fil du discours.

Nous venons d'entendre Chimène dans sa maison ; mais où est maintenant don Diègue? Ce n'est pas assurément dans cette maison. Le spectateur ne peut se figurer ce qu'il voit, et c'est là un très-grand défaut pour notre nation, qui veut partout de la vraisemblance, de la suite, de la liaison ; qui exige que toutes les scènes soient naturellement amenées les unes par les autres: mérite inconnu sur tous les autres théâtres, et mérite absolument nécessaire pour la perfection de l'art.

SCÈNE Vil.

Vers 1 . Rodrigue, enfin le ciel permet que je te voie.

Es posible que me liallo Entre tus brazos?

1. Sur un vers de cette scène, voyez tome XIX, page 386.

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