Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome31.djvu/254

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Vers 9. D’un et d’autre côté je vous vois soulagée.

Les raisonnements d’Elvire, dans cette scène, semblent un peu se contredire. D’abord, elle dit à Chimène qu’elle sera soulagée des deux côtés. Ensuite :

Et nous verrons du ciel l’équitable courroux Vous laisser par sa mort don Sanche pour époux.

Il est probable que ces raisonnements d’Elvire contribuent un peu à refroidir cette scène ; mais aussi ils contribuent beaucoup à laver Cbimène de l’affront que les critiques injustes lui ont fait de se conduire en fille dénaturée : car le spectateur est du parti d’Elvire contre Chimène; il trouve, comme Elvire, que Chimène en a fait assez, et qu’elle doit s’en remettre à l’événement du combat.

SCÈNE V.

L’Académie a condamné cette scène, et on peut voir les rai- sons qu’elle en rapporte ; mais il n’y a point de lecteur sensé qui ne prévienne ce jugement, et qui ne voie qu’il n’est pas naturel que l’erreur de Cbimène dure si longtemps. Ce qui n’est pas dans la nature ne peut toucber. Ce vain artifice affaiblit l’intérêt qu’on pourrait prendre à la scène suivante. Il ne reste que l'impression que Chimène a faite pendant toute la pièce : cette impression est si forte qu’elle remue encore les cœurs, malgré toutes ces fautes.

SCÈNE VI.

Vers 16. Je lui laisse mon bien, qu’il me laisse à moi-même. Qu’en un cloître sacré je pleure incessamment Jusqu’au dernier soupir mon père et mon amant.

Conténtese con mi hacienda, Que mi persona, senor, Llevaréla a un monasterio.

Vers 29. Mais puisque mon devoir m’appelle auprès du roi, etc.

Quel devoir l’appelle auprès du roi, au temps de ce combat ?

SCÈNE VII.

Vers 6. Je viens tout de nouveau vous apporter ma tête.

Rodrigue a offert sa tête si souvent que cette nouvelle offre ne peut plus produire le même effet. Les personnages doivent