Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome31.djvu/290

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m) REMARQUES SUR LES HORACES.

causer de j^rands tronl)!es, mais c'est ici tout le contraire: il ne s'agit que de savoir si Camille a quitté Curiace i)Our \ alèrc :

Sur de trop vains objets c'est arrêter la vue.

Cela serait un peu froid, même dans une comédie.

Vers 113. Son esprit, éi^ranlé par les objets présents,

Ne trouve point d'absent aimable après deux ans.

Ces deux vers appartiennent [)liitùt au genre de la comédie qu'à la tragédie.

\'ers 1 17. Je forme des soupçons d'un trop léirer sujet.

Ces mots font voir que Fauteur sentait que Sabine a tort; mais il valait mieux supprimer ces soupçons de Sabine que vou- loir les justifier, puisqu'en effet Sabine semble se contredire en prétendant que Camille a sans doute quitté son frère, et en disant ensuite que les âmes sont rarement blessées de nouveau. Tout cet examen du sujet de la joie de Camille n'est nullement hé- roïque.

Vers 121 . Mais on n'a pas aussi de si doux entretiens,

Ni de contentements qui soient pareils aux siens

sont de la comédie de ce temps-là. L'art de dire noblement les petites choses n'était pas encore trouvé.

Vers 428. Voyez qu'un bon génie à propos nous l'envoie.

Ce tour a vieilli; c'est un malheur pour la langue: il est vif et naturel, et mérite, je crois, d'être imité.

Vers 129. Essayez sur ce point à la faire parler.

On essaye de, on s'essaye à. Ce vers d'ailleurs est trop comique.

SCÈNE IL

Vers 1 Ma sœur, entretenez Julie,

est encore de la comédie; mais il y a ici un plus grand défaut, c'est qu'il semble que Camille vienne sans aucun intérêt, et seule- ment pour faire conversation. La tragédie ne permet pas qu'un personnage paraisse sans une raison importante. On est fort dégoiité aujourd'hui de toutes ces longues conversations, qui ne sont amenées que pour remplir le vide de l'action, et qui ne le

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