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ACTE II, SCÈNE I. 287

Vers 104. Le bonIi(-'ur sans pareil do vous donner la main.

Le bonheur sans pareil n'était pas si ridicule qu'aujourd'hui. Ce fut Boileau^ qui proscrivit toutes ces expressions communes

de sans pareil, sans seconde, li nul antre pareil, à nulle autre seconde.

Vers 106. Lo devoir d'une fille est dans l'obéissance.

— Venez donc recevoir ce doux commandement.

Ces deux vers sont de pure comédie : aussi les retrouve-t-on mot à mot dans la comédie du Menteur; mais l'auteur aurait dû les retrancher de la tragédie des Horaces.

Vers 109. Je vais suivre vos pas, mais pour revoir mes frères, Et savoir d'eux encor la fin de nos misères.

Il n'est pas inutile de dire aux étrangers que misère est, en poésie, un terme noble qui signifie calamité et non pas indigence.

Hécube près d'Ulysse acheva sa )nisère-. Peut-être je devrois, plus humble en ma misère ^.

��ACTE DEUXIEME.

SCÈNE I.

Vers 1. Ainsi Rome n'a point séparé son estime:

Elle eût cru faire ailleurs un choix illégitime.

Illégitime pourrait n'être pas le mot propre en prose : on dirait un mauvais choix, un choix dangereux, etc. Illégitime non-seulement est pardonné à la rime, mais devient une expression forte, et signifie qu'il y aurait de l'injustice à ne point choisir les trois plus braves.

Vers 5. Et son illustre ardeur d'oser plus que les autres D'une seule maison brave toutes les nôtres.

Il y avait dans les premières éditions :

Et ne nous opposant d'autres bras que les vôtres.

��1. Voyez sa satire II, vers 37.

1. Racine, Andromaque, acte I, scène ii.

3, Id., Mithridate, acte I, scène ii.

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