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ACTR III. SCÈNE IV. 347

Vers 34. Il peut faire trembler la terre sous ses pas,

Mettre un roi liors du troiio, et donner ses États.

Il y avait :

.Jeter un roi du trône, et donner ses États.

Mettre hors est bien moins énergique que jeter, et n'est pas même une expression noble. Roi hors est dur ci l'oreille. Pourquoi ne (lirait-on pas jV/^t du trône? On dit hion jeter du haut du trône: en tout cas chasser eilt été mieux que mettre hors. Quelquefois en corrigeant on affaiblit.

Vers 38. Mais le cœur d'Emilie est hors de son pouvoir.

Voilà une imitation admirable de ces beaux vers dTIorace :

Et cuncta terraium subacta. Priieter alrocem aninuim Catonis'.

Cette imitation est d'autant pins belle qu'elle est en sentiment. Plusieurs s'étonnent qu'Emilie, affectant de penser comme Caton. ait cependant reçu pendant quinze ans les bienfaits et l'argent d'Auguste, dont Vèpargne lui a été ouverte. Cette conduite ne semble pas s'accorder avec cette inflexibilité héroïque dont elle fait parade.

Vers 40. Je suis toujours moi-même, et ma foi toujours pure.

Il faut ma foi est toujours pure. Ma foi ne peut être gouverné parjc suis. Foi pure ne se dit qu'en théologie.

Vers 43. Et prends vos intérêts par delà mes serments.

Par delà mes serments, expression dont je ne trouve que cet exemple ; et cet exemple me paraît mériter d'être suivi.

Vers 48. La conjuration s'en alloit dissipée.

Vos desseins avortés, votre haine trompée.

Yotre haine s'en allait trompée. C'est un barbarisme.

Vers 34. Que je sois le butin de qui l'ose épargner!... Butin n'est pas le mot propre.

Vers 58. Et malgré ses bienfaits je rends tout à l'amour,

Quand je veux qu'il périsse ou vous doive le jour.

\. Livre II, ode i", vers 23-24.

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