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396 REMARQUES SUR POLVEUCTE.

Vers -19. L'un voit aux mains d'autrui ce qu'il croit mériter, L'autre un désespéré (|ui peut loul attenter, etc.

Cette dissertation paraît bien froide. Le grand défaut de Cor- neille est de faire des raisonnements quand il faut du sentiment. Le public ne s'aperçut pas d'abord de ce défaut, qui était cacbé par tant de beautés ; mais il augmenta avec l'Age, et jeta dans toutes ses dernières pièces une langueur insupportable. Ici cette faute est un peu couverte par l'intérêt qu'on prend au rôle si neuf et si singulier de Pauline.

Vers 33. Leurs âmes à tous deux, d'elles-mêmes maîtresses, Sont d'un ordre trop haut pour de telles bassesses.

Leurs âmes à tous deux; cette expression n'est pas française.

Vers 36. Mais las! ils se verront, et c'est beaucoup pour eux.

On dirait bien de deux rivaux ennemis : C'est beaucoup pour eux de se voir, c'est-à-dire ils ont fait un grand effort ; ils ont surmonté leur aversion ; ils ont pris sur eux de se voir. Ici l'auteur veut dire : il est dangereux qu'ils se voient, mais il ne le dit pas.

Vers 40. (Il) se repent déjà du choix de mon mari; vers de comédie.

Vers 41. Si peu que j'ai d'espoir ne luit qu'avec contrainte n'est pas français; il faut le peu.

Verspén. Dieux, faites que ma peur puisse enfin se tromper! Mais sachons-en l'issue.

Cette issue se rapporte ;\ peur. Une peur n'a point d'issue,

SCÈNE II.

Vers 17. Un méchant, un infâme, un rebelle, un perfide, etc., etc.

Ce couplet fait toujours un peu rire; mais la réponse de Pau- line est belle, et reparc incontinent le ridicule produit par cet entassement d'injures.

Vers 30. Et si de tant d'amour tu peux être ébahie.

Apprends que mon devoir ne dépend point du sien.

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