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CORRESPONDANCE.

97. — À MADAME LA PRÉSIDENTE DE BERNIÈRES[1].

Je partis de chez vous vendredi, j’arrivai à Maisons samedi matin, je viens d’en partir aujourd’hui lundi à quatre heures du matin, j’ai lu à dix heures Mariamne à nos seigneurs les comédiens du roi, qui en ont été assez édifiés. Je pars pour Villars après cette lecture, et je n’ai que le temps de vous assurer qu’il n’est pas possible d’aimer sa maîtresse autant que je vous aime. Au retour de Villars, je reviens chez vous pour n’en partir qu’avec vous.

Respect et tendresse à madame votre sœur, à M. de Lézeau, à M. de Brezolle, etc.



98. — À M. THIERIOT[2].

Ce lundi…

Je pars de Villars dans le moment. J’avais fait mon accommodement avec M. de Richelieu, à condition que j’irais le trouver à Sully ; mais je donne la préférence à la Rivière. Je vais coucher ce soir à Maisons. Je compte trouver une lettre de vous à l’hôtel Richelieu. J’en ai déjà reçu une de Villars, où vous me mandez de bonnes nouvelles de Henri ; mais vous ne me parlez point des trois cartons : songez, je vous prie, qu’ils sont tous trois d’une très-grande conséquence. Mandez-moi à Maisons[3], par Saint-Germain, comment on s’y est pris. Il pleut des critiques d’inès, où il est parlé de moi, tantôt en bien, tantôt en mal, et toujours assez mal à propos. Je crois que tous les poètes du monde se sont donné le mot de faire chacun une Mariamne. Vous trouverez la mienne bien changée à mon retour. Je me suis déterminé à ôter absolument à mon héroïne une passion qui, tout excusable qu’elle était, ne servait qu’à justifier sa condamnation, et par conséquent à diminuer la compassion qu’on doit avoir pour elle. La vertu de Mariamne sera désormais sans tâche ; mandez-moi si vous l’aimez mieux dans ce goùt-là. Adieu.



99. — À MADAME LA PRÉSIDENTE DE BERNIÈRES[4].

À Maisons, ce 20 octobre.

Je partais pour vous aller retrouver, mais Beauregard, qui est dans la prison du grand Châtelet, m’empêche de m’éloigner

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. C’est le château dit aujourd’hui Maisons-Laffitte.
  4. Éditeurs, de Cayrol et François.