Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome33.djvu/353

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chevalier de B***[1] que par mon tendre dévouement pour lui. Je ne suis point connaisseur en musique ; mais j’ai des oreilles, et je vois quel est le goût du public. J’oserai prier notre aimable chevalier, au nom de ce même public, de joindre un peu de vivacité et de fracas à la douceur, aux grâces, à la galanterie de sa musique. Si le troisième acte fait l’effet brillant qu’il doit faire, j’espère cinquante représentations. Ah ! quel plaisir, quand nous aurons confondu les sots et les malins ! Je suis, dans cette espérance, le plus zélé et le plus tendre de vos serviteurs.


326, — Á M. DE MONCRIF[2].

Je suppose, mon cher ami, que M. de Crébillon a montré à Son Altesse sérénissime l’endroit qui le regarde dans ce maudit Temple du Goût. Vous m’avez écrit que votre adorable maître permettait que le dieu du Goût le remerciât, en un petit quatrain, de la protection qu’il donne aux beaux-arts. Ce sont précisément les mêmes vers qui étaient dans le premier Temple. Ayez la bonté, je vous prie, de présenter ma très-humble requête à votre charmant prince. Je n’ose lui demander en face la permission de le louer. Je le respecte trop pour cela. Vale.

L’opéra va à merveille. Vous aurez, je crois, un très-grand succès. Je m’y intéresse comme si j’en étais l’auteur.

Je vous en prie, mandez à votre ami les intentions de Son Altesse sérénissime,


327. — Á M. DE CIDEVILLE.
Ce mardi, 21 avril.

Voici, au net et en bref, ma situation, mon très-cher ami. On a tant clabaudé contre le Temple du Goût que ceux qui s’y intéressent ont pris le parti de le faire imprimer, avec approbation et privilège, sous les yeux de M. Rouillé, qui verra les feuilles ; ainsi, Jore ne peut être chargé de cette impression.

Mais voici de quoi il peut se charger :

1° Des Lettres anglaises, qu’on a commencé à imprimer à Londres, à 3,000 exemplaires, et dont il faut qu’il tire ici 2,500, car nous ne pouvons aller en rien aussi loin que les Anglais ;

2° D’Èriphyle, que j’ai retravaillée, et dont on demande à force une édition ;

  1. De Brassac.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.