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année 1737.

2° Deux terrines qui résistent au feu le plus violent, et qui puissent tenir huit ou dix livres de plomb chacune, ou plus, s’il se peut ;

3° Quatre creusets : cela se vend à la halle où on les trouve ; il n’y a qu’une boutique ;

4° Deux petites retortes de verre.

Toute cette fragile marchandise sera en sûreté quand elle sera bien emballée par votre emballeur.

Mais tout cela coûte, direz-vous, et il faut encore envoyer un joli secrétaire par le coche, et où prendre de l’argent ? Où vous voudrez, mon cher abbé. On a des actions ; on en fond, et il ne faut jamais rien négliger de son plaisir, parce que la vie est courte.

Adieu, je serai à vous pendant cette courte vie.

Autre prière, c’est d’envoyer deux Henriade reliées à Rouen, non pas à M. de Lézeau, mais à M. de Cideville et à M. de Formont, et, si vous voyez Prault, dites-lui qu’il devrait bien mettre son nom au frontispice. Bien des gens cherchent la nouvelle édition de la Henriade, et ne savent pas que c’est lui qui la vend. Il n’a qu’à écrire son nom à la main.

Armez-vous de courage, mon cher abbé, car je suis bien importun.


759. — À M. PITOT.
Le 20 juin.

Vous devez avoir actuellement, monsieur, tout l’ouvrage[1] sur lequel vous voulez bien donner votre avis. J’en ai commencé l’édition en Hollande, et j’ai appris depuis que le gouvernement désirait que le livre parût en France[2] d’une édition de Paris. M. d’Argenson[3] sait de quoi il s’agit ; je n’ai osé lui écrire sur cette bagatelle. La retraite où je vis ne me permet guère d’avoir aucune correspondance à Paris, et surtout d’importuner les gens en place de mes affaires particulières. Sans cela, il y a longtemps que j’aurais écrit à M. d’Argenson, avec qui j’ai eu l’honneur d’être élevé, et qui, depuis vingt-cinq ans, m’a toujours honoré de ses bontés. Je compte qu’il m’a conservé la même bienveillance.

Je vous supplie, monsieur, de lui montrer cet article de ma lettre, quand vous le trouverez dans quelque moment de loisir.

  1. Les Éléments de la Philosophie de Newton.
  2. Voyez tome XXII, page 398.
  3. Le marquis d’Argenson, auquel est adressée la lettre du 7 mars 1739.