Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome34.djvu/388

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ferait alors six mille livres de rente qu’il m’assignerait ou sur les sols de Brouage, ou sur telle autre terre, les fermiers chargés de payer aux termes accoutumés, mes hypothèques subsistant sur tous ses biens, et ni moi, ni vous, n’ayant plus affaire à son intendant. Mais j’aimerais mieux être payé en janvier de mes quatre mille trois cents livres échues.

3° Je persiste toujours dans les idées de l’adjudication de la terre de Spoix.

Je vous supplie d’en parler à M. Camuzat ; il vous donnera, je crois, bien des renseignements. Je crois que. M. de Maulevrier, gendre de feu M. d’Estaing, le cordon bleu, est celui qui a le premier droit au retrait lignager, et le seul des parents qui pût et qui voulût faire ce retrait. C’est Mme de Maulevrier, sa femme, qui gouverne les affaires, et qui, dit-on, les entend bien.

Vous savez qu’en cas qu’elle voulût faire ce retrait, mon dessein serait qu’elle me laissât, ma vie durant, la jouissance de cette terre. J’en aurais soin, je la mettrais en valeur, et je ferais le bien de sa famille.

4° Je vous prie de chercher toujours vingt ou trente mille livres à placer par privilège sur cette terre de Spoix.

5° Je vous ai envoyé le certificat de vie pour mes rentes viagères. Je compte qu’Arouet payera par les mains de Meny à la première réquisition ; que Belle-Poule payera à la Purification, et MM. de Villars et d’Auneuil dans le courant de janvier. Que dit M. Clément ?

6° Je vous prie de me mander ce que nous avons d’argent comptant.

Pinga ne doit-il rien ?

7° J’ai envoyé de petits billets que monsieur votre frère montrera à Prault, et sur lesquels j’attends une réponse prompte. Je prie monsieur votre frère de mettre dans le premier paquet Télèphonte par M. de Lachapelle.

8° Je vous prie instamment d’aller voir Mme Mignot l’aînée, de lui donner le sac de mille livres, lui demandant bien pardon de ma grossièreté, et lui disant qu’il y en a quatre cents pour la cadette. Vous direz (en particulier) à cette aînée que je suis mortifié pour elle qu’elle ait refusé le parti que je lui proposais ; qu’elle aurait joui de plus de huit mille livres de rente, et qu’elle eût-épousé un homme de condition, très-aimable ; mais que j’ai tout rompu dès que j’ai su qu’elle faisait la moindre difficulté. Assurez-la de ma tendre amitié dans les termes les plus forts. Vous me ferez plaisir de lui faire un peu sentir la différence de