déjà faite de me mander de qui il tient l’Almanach du Diable et les Poésies du sieur Ferrand. Je ne le commettrai point, et il doit se rendre à l’intérêt que j’ai de savoir ce dont il s’agit.
Je vous embrasse tendrement.
Je vous prie de ne point égarer le billet de Medina, et surtout de ne rien donner sans un bon billet de Darius.
Je prie instamment monsieur votre frère de vouloir bien passer dans la rue de la Harpe, et de s’informer s’il n’y a pas un cordonnier nommé Rousseau, parent du scélérat Rousseau qui est à Bruxelles. Vale.
Vous faites fort mal, mon cher ami, d’envoyer l’écrit en question à ce misérable journal, très-mal fait, presque inconnu, qui ne se débite que tous les trois mois, qui ne sera dans Paris que dans un an, et dont il me vient tout au plus une vingtaine d’exemplaires. Vous avez cent autres débouchés. On peut obtenir des permissions ; on peut se servir des brochures hebdomadaires. Vous devriez même consulter le Révérend Père sur l’ouvrage, en lui faisant tenir une copie ; je suis sûr que la lecture lui fera impression. Il faudrait consulter de la même façon les mathématiciens qui ont examiné les mêmes problèmes. J’abandonne le tout à votre prud’homie.
Je reçois en même temps votre lettre du 25,
Je vous importunerai jusqu’au dernier moment. M, Rouillé[3] voudra-t-il permettre qu’on adresse, sous son couvert, les Eléments de Newton avec une seconde enveloppe pour vous ? Ensuite vous auriez la bonté de me faire tenir le livre par M. le marquis du Châtelet, qui viendra le prendre chez vous.
On dit que les libraires de Hollande, alarmés apparemment par l’indiscrétion de Prault, se sont hâtés de distribuer le livre, quoique je ne leur aie point envoyé les derniers chapitres.