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l’abbé Moussinot pour avoir une autre planche plus digne du pastel de notre ami Latour. Je veux en faire les frais, et qu’on travaille sous ses yeux. Le graveur doit obéir au peintre, comme l’imprimeur à l’auteur. Si les animaux hollandais qui ont imprimé mes Éléments de Newton avaient été plus dociles, cet ouvrage ne serait pas plein de fautes d’impression. Je me tiens l’apôtre de Newton, mais jai peur de semer en terre ingrate. Mandez-moi si l’excellent livre de M. de Maupertuis fait le fracas qu’il doit faire. Votre peuple frivole en est très-indigne.

Écrivez-moi toutes ces nouvelles, et aimez qui vous aime.


906. — À M. DE MAUPERTUIS.
Juillet.

Voyez, notre maître à tous, si vous voulez permettre que je vous adresse cette drogue[1]. Vous m’avouerez que j’ai quelque raison d’être piqué contre le pédant de continuateur qui m’insulte encore après avoir gâté mon œuvre.

Que Newton vous tienne en sa sainte et digne garde ! Si vous trouvez quelque sottise dans mon bavardage, ayez la bonté de la corriger. Émilie vous en prie. Je suis toujours à vos genoux avec mon encens à la main, et mon ignorance dans la tête.


907. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[2].
Ce 21 (juillet 1738).

En réponse à votre paquet du 19, mon cher ami. Je vous renvoie la préface de M. d’Arnaud. Je vous prie de lui mander sur-le-champ de la bien copier sur du papier honnête, et de tâcher, s’il se peut, de l’écrire d’une écriture lisible. Après quoi il vous la remettra, avec un mot d’avis qu’il écrira à messieurs les libraires de Hollande.

« A MM. Vestein et Smith, libraires à Amsterdam.

« Ayant appris, messieurs, qu’on fait à Amsterdam une très-belle édition des Œuvres de M. de Voltaire, je vous envoie cet Avertissement, pour être mis à la tête. Je l’ai communiqué à M. de Voltaire, qui en est content. Je ne doute pas, messieurs, que d’aussi fameux libraires que vous n’aient part à cette édition.

« Ainsi je m’adresse à vous sur votre réputation. Si ce n’est

  1. C’est probablement la lettre qui porte le n° 940.
  2. Edition Courtat.