Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome34.djvu/569

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viendrait sur les lieux, s’il en était temps encore, pour y voir le Salomon de l’Europe, Votre Altesse royale sait si je serais du voyage. C’est bien alors que le pays de Juliers serait la terre promise, où je verrais salutare meum[1]. Je ne sais peut-être ce que je dis, mais enfin j’ai imaginé que la proposition de cette vente étant convenable aux intérêts de Sa Majesté, je ne faisais point en cela un crime de lèse politique, et que les ministres de Sa Majesté ne s’y opposeraient pas si Votre Altesse royale le faisait proposer ou le proposait. Votre Altesse royale est suppliée de se faire d’abord informer de la terre, de ses droits, et du lieu précis où elle est située, car je n’en sais rien.

Je n’entends rien en politique. Je ne m’entends bien que dans les sentiments de zèle, de respect, d’admiration, et j’ai presque dit de tendresse, avec lesquels je suis, etc.

M. et Mme du Châtelet jouissent à présent de cette petite principauté, qui leur a été adjugée ensuite d’une donation qui leur a été faite par le marquis de Trichâteau. Mais ils ne touchent rien du revenu, qu’ils laissent jusqu’à fin de payement des dettes.


926. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[2].
Ce 18 (auguste 1738).

En réponse à vos dernières du 16.

Mon cher abbé, s’il est vrai que Prault veuille se charger de ma figure, il faut lui remettre le portrait. À l’égard de M. de Mouhy, je vous prie de lui donner cent trente livres, si vous ne les lui avez déjà données, et de lui dire qu’il m’est impossible de lui donner plus de deux cents livres par an ; que si j’en croyais mes désirs et son mérite, je lui en donnerais bien davantage ; que je demande des nouvelles très-courtes, des faits sans réflexion, et plutôt rien que des faits hasardés ; que d’ailleurs je serais charmé de l’avoir pour correspondant littéraire.

Je vous prie de faire partir les livres de Dupuis, avec ceux que vous doit fournir Prault, dès que Prault vous aura donné ceux qu’il me doit fournir.

Que devient l’affaire de M. d’Auneuil ? Que devient surtout celle de M. de Richelieu ?

Est-il vrai que les biens de M. de Guise sont en décret ?

  1. Luc, ii, 30.
  2. Édition Courtat.