Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome38.djvu/252

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qui m’attachent avec le plus profond respect et la plus tendre reconnaissance à ce qu’il y a de plus estimable au monde, etc.


2770. — À M. DEVAUX.
À Plombières, le 19 juillet.

Mon cher Panpan, Mlle de Francinetti vient de mourir subitement, pendant qu’on dansait à deux pas de chez elle, et on n’a pas cessé de danser. Qui se flatte de laisser un vide dans le monde et d’être regretté a tort. Elle doit pourtant être regrettée de ses amis ; elle l’est beaucoup de moi, qui connaissais toute la bonté de son cœur. Elle m’avait montré une lettre de vous, dont je vous dois des remerciements. J’ai vu que vous souhaitiez de revoir votre ancien ami. Vous parliez dans cette lettre des bontés que Mme de Boufflers et M. de Croï veulent bien me conserver. Je vous supplie de leur dire combien j’en suis touché, et à quel point je désirerais leur faire encore ma cour ; mais ma santé désespérée, et des affaires, me rappellent à Colmar, où j’ai quelque bien qu’il faut arranger. Mme Denis m’y accompagne. Mes deux nièces vous remercient des choses agréables qui étaient pour elles dans votre lettre à Mlle Francinetti.

Adieu, mon ancien ami ; votre belle âme et votre esprit me seront toujours bien chers, et vous devez toujours me compter parmi vos vrais amis. V.


2771. — À M. DE MALESHERBES[1].
À Plombières, 19 juillet.

Monsieur, je vous supplie de vouloir bien considérer qu’il a été de mon devoir de détromper le public, par un troisième volume, des deux premiers tronqués et défigurés, que l’on avait débités sous mon nom.

Quelque parti que votre prudence vous fasse prendre sur ce troisième tome, j’y souscris par avance. Ce n’est point à moi d’entrer dans les querelles des libraires. Le grand point est que vous ne soyez compromis en aucune façon, qu’ils obéissent à vos ordres, si vous leur en donnez, et qu’ils fassent d’ailleurs leurs affaires. Pour moi, s’il y a un mot de répréhensible dans cet ouvrage, je ne manquerai pas de le réformer. Il n’y a guère de livres

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.