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l’Histoire universelle. Vous rendrez sûrement un grand service à ce même public, si vous donnez bientôt le reste de cet ouvrage. Il intéresse, il amuse, et instruit solidement. Rien d’essentiel n’y est oublié, et les faits de moindre conséquence qui s’y trouvent paraissent presque nécessaires pour nous bien faire entrer dans l’esprit des siècles passés.

J’ai entendu dire par plusieurs personnes[1] que vous travaillez présentement à une Histoire d’Espagne. Quoiqu’elles ne me l’aient pas assuré pour certain, j’espère que votre santé vous permettra toujours de donner quelque ouvrage nouveau.

Comme je crois le vin de Hongrie fort sain, et que vous n’êtes peut-être pas à portée d’en avoir de bon, j’ai fait faire des dispositions pour vous en envoyer, dès que les chaleurs le permettront. Je voudrais avoir des occasions plus réelles de pouvoir vous faire plaisir.

Je suis avec bien de l’estime, etc.


Charles-Théodore, électeur.

2774. — M. L’ABBÉ D’OLIVET.
À Colmar, le 27 juillet.

Mon cher Cicéron, le cardinal Ximenès ne faisait point de tragédies, et M. de Ximenès, qui est de la maison, a fait une pièce de théâtre[2] qui a eu du succès. Vous savez qu’on le nomme le marquis de Chimène, nom consacré, malgré le cardinal de Richelieu. On ne dira pas :


L’Académie en corps a beau le censurer ;

(Boileau, sat. ix, v 233.)


c’est à l’Académie à se déclarer pour les Chimène.

Il croit que j’ai quelque crédit auprès de vous ; il ambitionne votre voix[3], et encore plus votre suffrage. Je suis trop malade pour vous écrire une longue lettre. Je vous souhaite de la santé, et je vous aime de tout mon cœur. Mme Denis, qui est ma garde-malade, vous fait mille compliments.


2775. — AU MARQUIS DE XIMENÈS[4]
rue des jeuneurs, à paris.
À Colmar. 28 juillet 1754.

On retrouve toujours des forces, monsieur, dans les plus grandes maladies, quand il s’agit de servir les personnes aux-

  1. Ces personnes se trompaient. (Cl.)
  2. Amalazonte. tragédie représentée le 30 mai 1754.
  3. Destouches était mort le 4 juillet ; Boissy fut reçu à sa place, le 25 août suivant, à l’Académie française.
  4. Éditeurs, Bavous et François.