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2978. — DE M. TRONCHIN DE LYON[1].
Le 10 août 1755.

La commission dont vous me chargez auprès de Son Éminence sera retardée jusqu’à nouvel ordre, parce que j’y trouve des inconvénients. Et puisque vous avez fait la faveur à mon frère de le nommer votre chancelier et premier président, il est à propos qu’il me parle en votre nom, et pour lors vos volontés seront exécutées. Je suis trop votre fidèle serviteur pour m’écarter des maximes reçues, et pour adhérer à des premiers mouvements qui peuvent être accompagnés de regrets. Mon innocence me serait reprochée, et je ne me consolerais point de vous avoir porté du dommage, quoique autorisé de votre part.


2979. — À M. SENAC DE MEILHAN[2],
au parc royal à lyon
Aux Délices, route de Lyon,
à Genève, 12 août.

Vous serez assurément, monsieur, le très-bien venu, le très-bien reçu, et le très-mal logé dans mon petit ermitage. Je ferai mon possible pour loger aussi l’officier qui veut avoir aussi la bonté de venir. Je serai charmé devoir le digne fils d’un homme que j’estime depuis si longtemps, et de pouvoir vous marquer, monsieur, tous les sentiments que vous m’avez inspirés. Je suis bien malade et bien faible, mais j’oublierai tous mes maux avec vous.

Votre très-humble et obéissant serviteur,

Le Suisse V.

2980. — À M. POLIER DE BOTTENS.
Aux Délices, 12 août.

Vous m’avez fait venir sur votre lac, mon cher monsieur, et malgré toutes les horreurs qui m’environnent, je ne me jetterai pas dans le lac[3]. Sachez les faits, et voyez mon cœur.

1° Quiconque viendra m’apporter un écrit tel que Grasset m’en a présenté un, je le mettrai entre les mains de la justice,

  1. Revue suisse, 1855, page 280.
  2. Les Autographes en France et à l’étranger, par. M. de Lescure ; Paris, 1865, page 336.
  3. Comme avait fait Guyot de Merville dans les premiers jours de mai précédent.