Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome38.djvu/568

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Je vous prie, mon ancien ami, de m’instruire de la demeure de ce petit Patu[1] qui est si aimable. Il m’a écrit une très-jolie lettre ; je ne sais où lui adresser ma réponse ; dites-moi où il demeure. Je vous embrasse bien tendrement.


3128. — À M. DE GAUFFECOURT,
à genève.
À Monrion, 29 février 1756.

Je vous renvoie, mon cher philosophe, la lettre d’un homme qui paraît aussi philosophe que vous, et dont le suffrage m’est bien précieux. J’espère encore vous trouver à Genève. J’y ferai un petit tour légèrement pour vous y embrasser, si ma déplorable santé me le permet. Nous parlerons de la dédicace, et de l’inscription. Vous savez que c’est l’Hôtel de ville qui fait bâtir, et qu’il faut que l’inscription soit non-seulement de son goût, mais encore de son aveu, et en quelque façon de son ordre ; il en est de même de la dédicace. Je crois qu’il n’y a à Paris de secousse que dans les esprits. L’affaire d’un vieux conseiller au grand conseil, qui ne voulait pas payer l’argent du jeu, est devenue une source de querelles publiques. Les pairs présentent des requêtes, tandis que les Anglais nous présentent leurs canons et bloquent nos ports : Et hæc omnia lento temperas risu[2], V.

  1. Ami de Palissot.
  2. Horace a dit (livre II, ode xvi, vers 26-27) : Et amara lento temperet risu.