Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome38.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mon oncle a travaillé assidûnent pendant deux ans à perfectionner les talents du roi de Prusse. Il l’a servi avec un zèle dont il y a peu d’exemples. La récompense qu’il reçoit est cruelle. J’ai pris la liberté d’écrire à ce prince une lettre trempée de mes larmes. Je dicte ce mémoire à un homme sûr, ne pouvant écrire, ayant déjà été saignée deux fois, et mon oncle étant dans son lit, sans secours.

20 juin.

La caisse où est le livre de poésies de Sa Majesté prussienne est revenue à Francfort, le 17 juin au soir[1] et M. Freytag n’en a pas moins retenu mon oncle prisonnier, et n’a rendu ni la caisse où sont tous ses effets, ni ses papiers confiés à lui Freytag.


2576. — DE FREDERSDORFF
au baron de freytag[2].
Berlin, den 11 Juni 1753.

Euer Hochwohlgeboren geehrtestes vom 5 dieses ist gleich dem vorhergehenden an Seine Königliche Majestät richtig eingelanget und sofort besorget worden. Da aber Allerhöchstdieselben noch nicht de retour, wohl aber in einigen Tagen hier erwartet werden : so werden Euer Hochwohlgeboren die anderweitigen Ordres Seiner Majestät erst mit künftiger Post zu erwarten haben. Indessen haben Sie sich an alles das, was die Ungeduld des Herrn Voltaire Ihnen sagen kann, nichts zu kehren, sondern den erhaltenen höchsten Ordres gemäss, so zu kontinuiren wie Sie angefangen haben.

Uebrigens hin Euer Hochwohlgeboren fur die geneigte Gesinnung, die Sie mir mit so vieler Politesse zu bezeugen belieben, ergebenst verbunden, unter der Versicherung, dass mir jederzeit ein wahres Vergnügen machen werde, bei allen Vorfallenheiten zu zeigen, wie ich in der That sei.

Euer Hochwohlgeboren ganz ergebenster Diener.

Fredersdorff[3].
  1. Le 18 au matin.
  2. Éditeur, Varnhagen von Ense. — Cette lettre parvint à Freytag le 18, lorsqu’il venait de recevoir le ballot.
  3. Traduction : La très-honorée lettre de vous, très-haut et très-bien né, à Sa Majesté est arrivée à temps ainsi que la précédente, et a été aussitôt lue. Sa Majesté n’est pas encore de retour ici, mais elle est attendue sous peu de jours ; vous ne recevrez donc les ordres ultérieurs de Sa Majesté qu’avec la poste suivante. En attendant vous n’aurez pas à tenir compte de tout ce que M. Voltaire pourra vous dire dans son impatience, mais continuerez à agir selon les ordres précédents de Sa Majesté, comme vous avez commencé.

    Du reste, je vous suis très-reconnaissant, monsieur, très-bien et très-haut né, des sentiments d’attachement que vous voulez bien me témoigner avec tant de politesse, et je suis

    Votre tout dévoué serviteur.
    Fredersdorff.