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celui d’un futur inspecteur des toiles ; mais vous êtes assez puissant pour lui procurer autre chose. L’histoire et la bibliographie sont son fait ; mais on risque avec cela de mourir de faim, si on n’a pas quelque chose d’ailleurs. Il attend tout de vos bontés. Il travaille toujours beaucoup, et il a déjà plusieurs portefeuilles remplis de bons matériaux sur le Dauphiné, où il voudrait bien aller faire un tour pour voir ses parents près Grenoble, qui n’est pas loin d’ici.

Comme il se connaît en livres rares, il en a acheté un petit nombre de ce genre, et que vous n’avez pas. Il veut vous les offrir ; mais comme ce sont de ces livres sur lesquels on n’entend pas raillerie en France, je ne suis point du tout d’avis qu’il vous les envoie ; il y aurait du danger, et les conséquences en pourraient être fâcheuses : il vaut mieux qu’il les garde jusqu’à ce que vous m’ayez fait connaître vos ordres sur ces deux derniers articles.

Agréez, monseigneur, les sentiments inaltérables du respect et de l’attachement que je conserverai pour vous jusqu’au dernier moment de ma vie.

6795. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
16 mars.

Mes anges et M. de Thibouville verront ci-contre ma réponse à leurs lettres du 7 et du 9 mars : ma réponse est docilité et amendement. Quand je sens la raison, je la suis ; quand je peux corriger, je corrige. Gardez-vous bien de mettre

L’accompagne aux combats, et doit venger sa mort.

(Acte II, scène d’Indatire et d’Obéide.)

Il ne s’agit point ici de ce que les femmes scythes doivent faire, mais de ce qu’elles savent faire : cela est fort différent. Votre doit venger sa mort montrerait la corde ; il serait impertinent qu’au cinquième acte Obéide dît : Moi, je dois vous venger ! Vous gâteriez tout par ce léger changement.

J’ignore l’état de madame la dauphine. Je n’ai pas voulu qu’on jouât publiquement la pièce chez moi, quand les spectacles sont fermés à Paris ; je ne la laisserai jouer que quand ils seront rouverts : je n’ai pas de peine à observer cette bienséance.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.