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ANNÉE 1767

tion, si la chambre des finances se prête à un prompt accommodement.

Mandez-moi, je vous prie, ce que vous pensez de tout cela, et ce que vous aurez fait. Adieu, mon cher ami ; on ne peut vous être plus tendrement attaché que je le suis.

7055. — À M. ÉLIE DE BEAUMONT.
28 octobre.

Non, mon cher défenseur de l’innocence des autres et des droits de madame votre femme, non, mon cher Cicéron, ne m’envoyez pas votre factum pour les Sirven : ce serait perdre un temps précieux. Je m’en rapporte à vous ; je ne veux voir votre mémoire qu’imprimé. Vous n’avez pas besoin de mes faibles conseils, et les malheureux Sirven ont besoin que leur mémoire paraisse incessamment, signé de plusieurs avocats. Je vais écrire à M. Chardon[1], puisque vous l’ordonnez ; mais il me semble qu’aucun maître des requêtes ne demande jamais d’être rapporteur d’une affaire. Ils attendent tous que monsieur le vice-chancelier les nomme. J’aurai du moins le plaisir de dire à M. Chardon tout ce que je pense de vous.

M. de La Borde, premier valet de chambre du roi, en revenant de Ferney, rencontra monsieur le vice-chancelier[2] dans la chambre de Sa Majesté : il lui dit que M. le duc de Choiseul devait lui demander M. Chardon pour rapporteur dans l’affaire des Sirven ; monsieur le vice-chancelier répondit qu’il le nommerait de tout son cœur. Je m’attends donc que votre mémoire pourra faire parler M. le duc de Choiseul, qui aura cette bonté.

Quand vous serez à Paris, pourrez-vous m’envoyer par M. Damilaville vos mémoires contre Mme de Roncherolles ? Tout ce qui vous concerne m’intéresse. Ne doutez pas que M. d’Argental ne parle et ne fasse parler M. le duc de Praslin à M. Chardon. J’aurai même l’insolence de demander la protection de M. le duc de Choiseul : il a déjà eu la bonté de m’écrire qu’il est depuis longtemps l’ami de M. Chardon, et qu’il l’avait envoyé dans une île[3] toute pleine de serpents, de laquelle il était revenu le plus tôt qu’il avait pu.

  1. Cette lettre manque.
  2. Maupeou.
  3. Sainte-Lucie ; voyez lettre 6712.