Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/246

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236 LI’TRIUMVIRAT. ]v no crois point volro âmo ciicoro assez hardie Pour oser partaj^er les crimes de Ftilvie : Mais, sans vous imputer ses forfaits insensés, L’amante de Pompée est criminelle assez,

JULIE.

Oui, je laime, César, et vous l’avez dû croire. Je l’aime, je le dis, j’en fais toute ma gloire. J’ai préféré ]\)mpée errant, abandonné, A César tout-puissant, à César couronné. Caton contre les dieux prit le parti du père : Je mourrai pour le fils ; cette mort m’est plus chère Que ne l’est à vos yeux tout le sang des proscrits : Sa main les rachetait ; mon cœur en fut le prix. Ne lui disputez pas sa noble récompense ; César, contentez-vous de la toute-puissance. S’il honora dans Rome, et surtout aux combats. In nom dont il est digne et qu’il n’usurpe pas ; Si vous êtes jaloux du nom qu’il fait revivre, Songez à l’égaler, plutôt qu’à le poursuivre.

OCTAVE.

Oui, César est jaloux comme il est irrité.

Je crois valoir Pompée, et j’en suis peu flatté.

Et vous… Mais nous allons approfondir le crime.

SCÈNE lY.

O’ITAYE, ANTOINE, JULIE, un tribun, gardes.

ANTOINE,

Eh bien ! qu’avez-vous fait ?

LE TRIBUN,

On conduit la victime.

JULIE.

Quelle victime, ô ciel !

OCTAVE,

Quel est ce malheureux ? Où l’a-t-on retrouvé ?

LE TRIBUN,

Vers ces autres alTreux, Au milieu des rochers qu’a frappés le tonnerre ; Du sang de nos soldats il a rougi la terre.