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310 LES SCYTHES.

De CCS vils cilo}oiis l’insciisiblo rudesse,

En connaissant lliNnion, ignore la leiulresse.

Tous ces grossiers humains sont indignes d’aimer.

HIRCAN.

L’univers vous dément ; le ciel sait animer

Des mêmes passions tous les êtres du monde.

Si du même limon la nature féconde,

Sur un modèle égal ayant fait les humains,

Varie à Hnfini les traits de ses dessins.

Le fond de l’homme reste, il est partout le même ;

Persan, Scythe, Indien, tout défend ce qu’il aime.

ATH.VM.VnE.

Je le défendrai donc, je saurai le garder,

HIIlCAiN,

Vous hasardez beaucoup.

ATHAMAP.E.

Que puis-je hasarder ? Ma vie ? elle n’est rien sans ToLjet qu’on m’arrache. Mon nom ? quoi qu’il arrive, il restera sans tache ;Mes amis ? ils ont trop de courage et d’honneur Pour ne pas immoler sous le glaive vengeur Ces agrestes guerriers dont l’audace indiscrète Pourrait inquiéter leur marche et leur retraite.

HIRCAN.

Ils mourront à vos pieds, et vous n’en doutez pas.

ATHAMARE.

Ils vaincront avec moi… Qui tourne ici ses pas ?

HIRCAN.

Seigneur, je le connais ; c’est lui, c’est Indatire.

ATHAMARE.

Allez : que loin de moi ma garde se retire ; Qu’aucun n’ose approcher sans mes ordres exprès ; Mais qu’on soit prêt à tout.

SCÈNE II.

ATHAMARE, INDATIRE.

ATHAMARE.

Habitant des forêts, Sais-tu bien devant qui ton sort te fait paraître ?