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320 LES SCVTHRS.

Il E KM 1) AN.

De ce cruel enfin nous serons vengés tous ; Nos lois, nos justes lois seront exécutées.

ORÉIDE.

Ciel !… Quelles sont ces lois ?

HEIiMODAN.

Les dieux les ont dictées.

SOZAME, à part.

comble de douleur et de nouveaux ennuis !

OBÉIDE.

Mais enfin les Persans ne sont pas tous détruits ; On verrait Ecbatane, en secourant son maître, Du poids de sa grandeur vous accabler peut-être.

HE RM G DAN.

Ne crains rien… Toi, jeune homme, et vous, braves guerriers. Préparez votre autel entouré de lauriers.

OBÉIDE.

Mon père !…

HERMODAN.

Il faut liàter ce juste sacrifice. Mânes de mon cher fils, que ton ombre en jouisse ! Et toi qui fus l’objet de ses chastes amours. Qui fus ma fille chère, et le seras toujours. Qui de ta piété filiale et sincère N’a jamais altéré le sacré caractère, C’est à toi de remplir ce qu’une austère loi Attend de mon pays, et demande de toi.

(11 sort.) OBÉIDE.

Qua-t-il dit ? Que veut-on de cette infortunée ?

Ah : mon père, en quels lieux m’avez-vous amenée !

SOZAME.

Pourrai-je l’expliquer ce mystère odieux ?

OBÉIDE.

Je n’ose le prévoir… je détourne les yeux.

SOZAME.

Je frémis comme toi, je ne puis m’en défendre.

OBÉIDE.

Ah ! laissez-moi mourir, seigneur, sans vous entendre.

FIN DU QUATRIÈME ACTE.