Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/447

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GOURVILLE L’AÎNÉ.

Vous voulez excuser ici madame Aubert ?

LE JEUNE GOURVILLE.

Laissons madame Aubert ; mon frère, je vous jure
Que nul dans ce quartier n’a su cette aventure.

GOURVILLE L’AÎNÉ.

Que dites-vous ? après un bruit si violent ?

LE JEUNE GOURVILLE.

Il ne s’est rien passé qui ne fût très décent.

GOURVILLE L’AÎNÉ.

Ah ! vous êtes trop bon.

LE JEUNE GOURVILLE.

Toujours tendre et fidèle,
Je cours la consoler, et je vous réponds d’elle.

Il sort.
GOURVILLE L’AÎNÉ.

Mon frère est un bon cœur, il oublie aisément ;
Mais de ce qu’il me dit pas un mot ne s’entend.
Quel est cet homme en robe ?


Scène IV

Gourvile L’Aîné, L’avocat Placet.
L’AVOCAT PLACET., toujours d’un ton empesé, et se rengorgeant

On m’a dit par la ville
Que je dois m’adresser à monsieur de Gourville,
Des Courville l’aîné.

GOURVILLE L’AÎNÉ.

Très humble serviteur.

L’AVOCAT PLACET.

Tout prêt à vous servir.

GOURVILLE L’AÎNÉ.

C’est sans doute un docteur
Que, pour me consoler, monsieur Garant m’envoie.

L’AVOCAT PLACET.

Je suis docteur en droit.

GOURVILLE L’AÎNÉ.

J’en ai bien de la joie ;
Je les révère tous.