Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/465

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MADAME AGNANT., l’embrassant.

Il faut que je t’embrasse.

MONSIEUR AGNANT.

Oui, j’en veux faire autant.

MADAME AGNANT.

Reviens bien vite au moins.

LE JEUNE GOURVILLE.

Je revole à l’instant.

MADAME AGNANT., l’arrêtant encore.

Écoute encore un peu, mon cher ami, mon gendre ;
En famille avec toi quels plaisirs je vais prendre !
Je ne puis te quitter… va, mon fils… sois certain
Que ma fille est ta femme.

LE JEUNE GOURVILLE.

Oui, tel fut mon dessein.

MADAME AGNANT.

Tu réponds d’elle !

LE JEUNE GOURVILLE., en s’en allant.

Oh ! Oui, tout comme de moi-même.

MADAME AGNANT.

Quel bon ami j’ai là ! Mon Dieu, comme je l’aime !


Scène V

Monsieur Agnant, Madame Agnant
MONSIEUR AGNANT.

Par ma foi, notre gendre est un charmant garçon.

MADAME AGNANT.

Oh ! c’est bien élevé. La voisine Ninon
Vous a formé cela ; c’est une dégourdie
Qui sait bien mieux que nous ce que c’est que la vie,
Un grand esprit.

MONSIEUR AGNANT.

Ah ! ah !

MADAME AGNANT.

Je voudrais l’égaler ;
Mais sitôt qu’elle parle on n’ose plus parler.

MONSIEUR AGNANT.

On dit qu’elle entend tout, et même les affaires,
Une bonne caboche !