Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/497

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ÉPITRE DÉDICATOIRE^

A M. DE VOLTAIRE

DE l’académie française,

DK CSLLES DE FLORENCE, DE LONDRES, DE PÉTERSBOURG, DE BERLIN, ETC.

GENTILHOMME ORDINAIRE DU KOI TRÈS-CHRÉTIEN,

ANCIEN CHAMBELLAN DU ROI DE PRUSSE.

À qui dédierons-nous la tragédie de à Tolérance qu’à vous qui avez enseigné cette vertu pendant plus de cinquante années ? Tout le monde a retenu ces vers de^« i/t’/îmu/coùle héros de la France, et le vôtre -, dit à la reine ÉlisalDeth ^ :

Et périsse à jamais l’affreuse politique

Qui préleiid sur les cœurs un pouvoir despotique,

Qui veut, le fer en main, convertir les mortels,

Qui du sang hérétique arrose les autels.

Et prenant un faux zèle et l’intérêt pour guides,

Ne sert un Dieu de paix que par des homicides !

Quel est celui de vos ouvrages où vous n’ayez pas rendu les fanatiques persécuteurs odieux et la religion respectable ? Votre Traité de la Tolérance ^ n’est-il pas le code de la raison et de l’humanité ? N’avez-vous pas toujours pensé et parlé comme le véné- rable Berwick, évêque de Soissons, qui, dans son mandement de 1757, dit expressément que nous devons regarder les Turcs comme nos frères ^ ?

1. Cette pièce, ainsi que je l’ai dit dans l’avortisscnient qui précède, n’a, jusqu’à ce jour (janvier’J83’2), été imprimée que dans l’édition originale. (, B.)

2. L’édition originale porte nôtre ; mais cela m’a paru une faute d’impression, et j’ai cru pouvoir et devoir n\QX.WQ vôtre. (B.)

3. Henriade, chant \l, vers 17-22. (B.)

4. Voyez ce Traité.

5. Voltaire parle souvent de ce mandement, qui est du 21 mars 1757, et non de 1754, comme le dit Voltaire dans le chapitre à du Siècle de Louis XIV, (B.)