Que je voie Iradan.
Que ton zèle empressé
Respecte plus le sang que ton fils a versé ;
Attends qu’on sache au moins si, malgré sa blessure,
Il reste assez de force encore à la nature
Pour qu’il lui soit permis d’entendre un étranger.
Dans quel gouffre de maux le ciel veut nous plonger !
J’entends chez Iradan des clameurs qui m’alarment.
Tout doit nous alarmer.
Que mes pleurs te désarment ;
Mon père, éloigne-toi : peut-être il est mourant,
Et son frère est témoin de son dernier moment.
Cache-toi ; je viendrai te parler et t’instruire.
Garde-toi d’y manquer…Dieu ! qui m’as su conduire,
Dieu, qui vois en pitié les erreurs des mortels,
Daigne abaisser sur nous tes regards paternels.
Scène II
Mégatise, aide-nous ; donne un siège à mon frère ;
A peine il se soutient, mais il vit ; et j’espère
Que, malgré sa blessure et son sang répandu,
Par les bontés du ciel il nous sera rendu.
Donne, ne pleure point.
Veille sur cette porte.