Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/597

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE H, SCtNE III. 587

Mon cœur, mon tendre cœur ne vous connaissait pas. Mon, il n’est point de Turc qui vous soit comparable. Je crois que Malioinot fut beaucoup moins aimable ; Et, pour mettre le comble à des plaisirs si doux, Je compte avoir l’honneur de souper avec vous,

ABDALLA.

Si, si, cara : ceneremo insième, lèie à tète, l’uno dirimpetto a l’altra ; senza schiavi ; solo con sola ; beveremo del vino greco : e canteremo, e ci trastulleremo, dirimpetto l’uno a l’altra : sl, si, cara, per dio Maccone.

IRliNE.

\l)rès tant de bontés aurai-je encor l’audace D’implorer de mon Turc une nouvelle grâce ?

ABDALLA.

Parli, parli : farô tutto Cbe vorrete, presto, presto.

IRK.NE.

Seigneur, je suis baronne ; et mon père autrefois

Dans Otrante a donné des lois. 11 était connétable, ou comte d’écurie ; C’est une dignité que j’ai toujours chérie : Mon cœur en est encor tellement occupé Que si vous permettez que j’aille avant soupe Commander un quart d’heure où commandait mon père. C’est le plus grand plaisir que vous me puissiez faire.

ABDALLA,

Corne ! nella stalla ?

IRKNE.

Nella stalla, signer. Au nom du tendre amour je vous en prie encor. Un héros tel que vous, formé pour la tendresse. Pourrait-il durement refuser sa maîtresse ?

ABDALLA.

La signera è matta. Le stalle sono puzzolente ; besognera più d’un fiasco d’acqua nanfa per nettarla. Or su andate a vostro piacere, lo concedo : andate, cara, e ritornate.

(Irène sort.)