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94 VARIANTES DE SOPIIONISBE.

Massinissc a bientôt dissipe cette liorreiir. Sophonisbc a connu quel est votre grand cœur ; Elle sait que dans Rome elle doit vous attendre ; Elle est prùte à partir. Mais daignez condescendre Jusqu’à faire écarter des soldats indiscrets, Qui veillent à sa porte, et troublent ses appn^ts. Ce palais est à vous ; vos troupes répandues En remplissent assez toutes les avenues ; Votre captive enfin ne peut vous échapper : La reine est résignée et ne peut vous tro.nper. Massinisse à vos pieds vient se mettre en otage. L’humanité vous parle, écoutez son langage. Et permettez du moins qu’en son appartement La reine, à qui je suis, reste libre un moment.

SCI PIO\.

(\ un centurion) (A Pha3dime.) Il est trop juste- Allez. Que Soplionisbe apprenne Qu’à Rome, en ma maison, toujours servie en reine. Elle n’y recevra que les soins, les honneurs, Que l’on doit à son rang, et même à ses malheurs. Le Tibre avec respect verra sur son rivage Le noble rejeton des héros de Carthage.

i^Plia’dimo sort.) (À un tribun.)

Vous, jusques à ma flotte ayez soin de guider

Et la reine et les siens qu’il vous faudra garder.

Mais en mêlant surtout à votre vigilance

Des plus profonds respects la noble bienséance.

Les ordres du sénat qu’il faut exécuter

Sont de vaincre les rois, non de les insulter.

Gardons-nous d’étaler un orgueil ridicule

Que nous impute à tort un peuple trop crédule.

Conservez des Romains la modeste hauteur ;

Le soin de se vanter rabaisse la grandeur :

Et dédaignant toujours des vanités frivoles,

Soyez grand par les faits, et simple en vos paroles.

Mais Massinisse vient, et la douleur l’abat.

SCÈNE III.

SCIPION, LÉLIE, MASSIMSSE, licteurs.

LÉ LIE.

Pourvu qu’il obéisse, il sufîlt au sénat.

SCIPION.

II lui fait, je l’avoue, un rare sacrifice.

LÉLIE.

Il remplit son devoir.

SCIPION.

Approchez, Massinisse ; Ne vous repentez pas de votre fermeté.

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