Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome9.djvu/492

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

482 AVERTISSEMENT.

du grand escalier du Palais, par l'exécuteur de la haute justice. L'arrêt du 3 septembre 1759 fut exécuté le 7 du même mois.

Collé, dans son Journal historique, dit que les ûeax Précis sont arrivés manuscrits à la fin de mai. La Correspondance de Grimm n'en parle qu'en novembre HoO. On a vu que la condamnation était du commencement de septembre; on peut donc présumer que la publication eut lieu en juillet.

Le Précis de l'Ecclesiasle avait d'abord été imprimé seui en 1759; on annonce en même temps la prochaine pul)lication du Précis du Can- tique des cantiques, qui en efTet parut bientôt après. Les deux Précis ont, dès 1759, presque toujours été réimprimés à la suite l'un de l'autre.

Dans les Poésies diverses du philosophe de Sans-Souci (le roi de Prusse), qui parurent en 1760, on trouve des Stances, paraphrase de l'Ecclesiasle : il y a onze stances de six vers de sept syllabes, et six stances de quatre vers alexandrins. C'est précisément la forme des stances de l'ou- vrage de Voltaire.

Dès 1759 parut un Nouveau Précis de l'Ecclesiasle sur les vié mes pas- sages de M. de Voltaire, avec des notes sur celui de ce poète, par C. G. P. R., in-8" de 19 pages. L'auteur, dont je n'ai pu découvrir le nom, avoue que sa poésie n'a ni le goûl ni la grâce de celle de Voltaire.

Lorsqu'on 1761 Cramer admit le Précis de l'Ecclesiasle dan^. la seconde partie du tome V de son édition des Œuvres de Voltaire, il mit au bas de Y Avertissement :

« A'^. B. On a attribué ce Précis à M. de Voltaire; mais il n'est pas de lui : il est de M. Eratou, conseiller de S. A. S. M. le landgrave. »

Ce nota bene a été conservé dans l'édition in-4", tome XVITI, daté de 1771, et dans l'édition encadrée de 1775, tome XIL

La dédicace au roi de Prusse n'était pas encore imprimée en 1771. La première édition où je la trouve est celle de 1775. La phrase de cette dédi- cace oiî Voltaire parle des cuistres ignorants qui ont condamné le Précis de V Ecclésiaste me fait croire qu'elle est antérieure au rétablissement des parlements, et qu'elle peut être du même temps que la fin de la note sur la Loi naturelle (pages 446-448), c'est-à-dire de 1773*.

B.

1. Voltaire fait allusion, dans la lettre à Thieriot, du H juin 1759, à la demande d'une traduction des psaumes. « Il y a longtemps que quelqu'un exigea de moi des paraphrases de l'Ancien Testament; je choisis le Cantique des cantiques et l' Ecclésiaste. L'un de ces ouvrages est tendre, l'autre est philosophique. .» Si l'on considère cette imitation lihre, et trop libre, de l'Ecclesiasle et du Cantique des cantiques comme un acquiescement aux ordres de la favorite, on conviendra que le choix était étrange et ne répondait que médiocrement aux intentions d'édification de yi"'" de Pompadour, qui, nous assure-t-on, les fit imprimer dans sa chambre et sous ses jeux. (G. D.)

�� �