Page:Voltaire - Lettres philosophiques, t. 2, éd. Lanson, 1917.djvu/19

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protesta qu’elle lui avait laissé par sa mort le plus grand regret qu’il eût jamais senti de sa vie… » Sur les calomnies de Voet : « Il se contenta d’en rire et de répondre au reproche que lui en faisait son ennemi (d’avoir plusieurs enfants), que n’ayant point fait vœu de chasteté, et n’étant point exempt des faiblesses qui sont naturelles à l’homme, il ne ferait point difficulté de les avouer publiquement s’il en avait. » Mais Baillet a beaucoup de déplaisir de ne pouvoir distinguer le mariage de Descartes d’un concubinage, et c’est pour lui une circonstance humiliante de sa vie (91), une faute, une chute dont Descartes eut du repentir (502).

11. Baillet, I, 174 ; II, 98, 390, 463-466.

12. Voyez dans Bailler, I, 170, les raisons que donnait Descartes. Il n’avait garde d’énoncer celle que Voltaire expose. Cf. encore II, 219 et 368.

13. Descartes n’a jamais été condamné en France de son vivant. Cette réflexion de Voltaire vient-elle de la brouille de Descartes avec le P. Bourdin et les Jésuites au moment même où s’élevait Voetius contre lui (Baillet, II, 32 et 72) ? Ou, par condamner, Voltaire n’entend-il que les contradictions opposées à Descartes ? Ou, par un anachronisme, vise-t-il la condamnation de la philosophie cartésienne dans la plupart des Universités et la défense qui fut faite de l’enseigner, après que les œuvres de Descartes eurent été mises à l’Index en 1663 ?

14. Pour les persécutions des théologiens de Hollande, cf. Baillet, t. II, l. V, 4, 7 ; l. VI, 6, 7, 11 ; l. VII, 4 et 11.

15. Baillet (II, 51) est plus réservé sur les raisons qui éloignèrent Descartes d’Utrecht en 1640 : la prudence fut sans doute la principale, mais il n’y avait pas nécessité de partir ni péril à rester.

16. Baillet, II, 32, 57, 92, etc., et la Table du t. II. On y lit, notamment, ceci : « Il n’a été accusé d’Athéisme que pour avoir voulu prouver l’existence de Dieu », 283 ; item, 506, 507, 508.

17. Baillet (II, 327 et 461) affirme que Descartes toucha pendant deux ans une pension de trois mille livres qui lui fut accordée par lettres patentes du 6 sept. 1646, pendant un séjour qu’il fit en France. Mais Voltaire fait allusion à une autre offre qu’on fit, à Descartes, au début de 1648 et qui le ramena à