Page:Voltaire - Lettres philosophiques, t. 2, éd. Lanson, 1917.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
QUINZIÉME LETTRE

154]

Sur le Sistême de l’Attraction.

Les découvertes du Chevalier Newton qui lui ont fait une réputation si universelle, regardent le sistême du 5 monde, la lumiere, l’infini en géométrie, & enfin la cronologie à laquelle il s’est amusé pour se délasser.

Je vais vous dire, (si je puis, sans verbiage) le peu que j’ai pu attraper de toutes ces sublimes idées1.

A l’égard du Sistême de notre monde, on disputoit 10 de|puis long-tems sur la cause qui fait tourner & qui [155] retient dans leurs orbites toutes les Planettes, et sur celle qui fait descendre ici bas tous les corps vers la surface de la terre.

Ligne 2. 34a-39 Sur l’Attraction 394-52 Histoire de l’Attraction. — Dans 56-K, les lettres 15, 16, et le commencement de la 17e sont remplacés par un morceau intitulé De Newton ; on le trouvera à l’appendice II de la lettre XVII. — 3. Tout le début jusqu’à la ligne 17 est remplacé à partir de 394 par le long morceau que voici : Je n’entrerai point ici dans une explication Mathématique de ce qu’on appelle l’Attraction, ou la Gravitation : je me borne à l’Histoire de cette nouvelle propriété de la Matière, devinée long-tems (^2 de long-tems) avant Newton et démontrée par lui ; c’est donner en quelque façon l’Histoire d’une création nouvelle.

Copernic, ce Cristophe Colomb de l’Astronomie *, avoit à peine appris aux hommes le véritable ordre de l’Univers, si long-tems défiguré ,. il avoit à peine fait voir que la Terre tourne, & sur elle-même, & dans un espace immense, lorsque tous les Docteurs firent à peu près les mêmes objections que leurs devanciers avoient faites contre les Antipodes 5. St. Augustin en niant ces Antipodes avoit dit : Ebquoi I ils auraient donc la tête en bas, & ils tomberaient dans le Ciel f Les (ji Ces) Docteurs disoient à Copernic : Si la Terre tournoit sur elle-même, toutes ses parties se détacheroient & tomberoient dans le Ciel. « Il est certain que la Terre tourne, répondoit Copernic, et que ses parties ne s’envolent pas ; il faut donc