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Traité ſur la Tolérance. Chap. V.

tes Loix, qui défendent les aſſemblées tumultueuſes, les injures, les ſéditions, & qui ſont toujours en vigueur par la force coactive.

Nous ſavons que pluſieurs Chefs de famille, qui ont élevé de grandes fortunes dans les Pays étrangers, ſont prêts à retourner dans leur Patrie ; ils ne demandent que la protection de la Loi naturelle, la validité de leurs mariages, la certitude de l’état de leurs enfants, le droit d’hériter de leurs pères, la franchiſe de leurs perſonnes ; point de Temples publics, point de droit aux Charges municipales, aux dignités : les Catholiques n’en ont ni à Londres, ni en pluſieurs autres Pays. Il ne s’agit plus de donner des privilèges immenſes, des places de ſûreté à une faction ; mais de laiſſer vivre un Peuple paiſible, d’adoucir des Édits, autrefois peut-être néceſſaires, & qui ne le ſont plus : ce n’eſt pas à nous d’indiquer au Miniſtère ce qu’il peut faire ; il ſuffit de l’implorer pour des infortunés.

Que de moyens de les rendre utiles, & d’empêcher qu’ils ne ſoient jamais dangereux ! La prudence du Miniſtère & du Conſeil, appuyée de la force, trouvera bien aiſément ces moyens, que tant d’autres Nations employent ſi heureuſement.

Il y a des fanatiques encore dans la populace Calviniſte ; mais il eſt conſtant qu’il y en a davantage

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