Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/153

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134 SOUVENIRS tranquille et sérieux, il parait très-attentif, ne parle à aucun des officiers qui sont dehout derrière lui, et ne donne jamais le moindre signe d’approbation ou d’improbation, fut-ce même par un mouvement de tête. Le parterre l’accueille toujours à son entrée par des applaudissemens unanimes et bruyans ; mais du reste, il ne s’en occupe plus dans le cours de la représentation : cela ne l’empêche pas de siffler ou de faire tapage ; et j ’ai été témoin que la présence du chef de l’état ne l’a point empêché d’user de tous ses droits, en ne laissant pas finir la première représentation d’une pièce nouvelle. Bonaparte aime de préférence la tragédie ; il s’est prononcé envers moi-même, et d’une manière assez gaie, contre les drames, en y mettant toutefois cette restriction : " que tous les « genres sont bons, hors le genre en « nuyeux ". Qu’on ne pense pas cependant qu’il soit l’ennemi de la comédie ni du drame ; je l’ai vu à la première