Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/175

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156 SOUVENIRS étant dus, se mettant au-dessus de toutes les convenances ; et que sais-je encore ? j’ajoutais foi à toutes les calomnies que les journalistes allemands avaient débitées sur son compte. Je désirais la voir, mais non pas la connaitre. Ce fut à l’Opéra que je satisfis ma curiosité pour la première fois. "Voilà madame Récamier, me dit un de mes voisins", et naturellement je m’avançai pour regarder dans la loge qu’il me désignait. Mes regards la cherchèrent dans le premier rang, m'imaginant qu’elle brillait plus de l’éclat de ses diamans que de sa beauté : mais je ne l’aperçus point. Elle était dans le fond de la loge, comme la violette cachée dans l’herbe ; ses cheveux étaient sans ornemens ; vêtue d’une simple robe blanche, elle n’était parée que des graces de la modestie, et paraissait rougir d’être si belle. Cette première vue produisit sur moi une impression agréable, et j’acceptai avec plaisir la proposition qu’on me fit de me présenter chez elle. Quoiqu’elle