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DE PARIS

curieux. Là un éperon accroche la robe d’une fèmme élégamment parée et la déchire ; ici c’est un cheval qui repose sa tête sur les épaules éblouissantes d’une belle à demi-nue ; l’un recoit un coup de pied, l’autre est effleuré par une roue ; on s’agite, on se presse, on avance, on recule, jusqu’à ce qu’enfin cette nuée s’éclaircisse au sortir des portes, et se répande comme un torrent qui rompt sa digue, s’échappe, et couvre en un instant toute la campagne. Des milliers de spectateurs attentifs dévorent des yeux les colonnes qui s’avancent et se déploient ; chacun voudrait rapprocher la distance qui le sépare encore de la ligne immense le long de laquelle il voit flotter des étendards, et courir, comme sur les ailes du vent, une foule de cavaliers. Un murmure joyeux annonce l’arrivée du roi ; d’un seul mot il met en mouvement ce colosse formidable ; une seule ame semble animer tous les soldats qui le composent. Mais, ma chère amie,