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SOUVENIRS

terrains, parce qu’il avait entendu beaucoup de bruit, et qu’il lui avait semblé être au-dessous de la ville ; mais enfin, ayant entendu les cris de ceux qui le cherchaient, il était revenu sur ses pas. Quelque temps auparavant, un danseur de corde qui enfonçait un pieu sur le marché pour y attacher sa corde, fit ébouler la terre sous ses pieds et tomba dans une partie de ce souterrain, où l’on trouva de vieilles armures couvertes de rouille. Le fameux foudre (1) d’Heidelberg est une curiosité misérable qui (1) On appelle ainsi un très-gros tonneau dont on se sert en Allemagne et dans quelques vignobles de France. Celui d’Heidelberg, qui contenait plus de deux cents muids de vin, était célèbre dans toute l’Allemagne ; il appartenait à des moines, qui y conservaient, disaient-ils depuis cent ans, du vin du Rhin de la meilleure qualité. Lesa bons pères n’auraient pas tout-à-fait menti, car ils remplaçaient chaque année par du vin noureau celui qui avait été bu par les voyageurs dans le cours de cette même année, d’où il résultait qu’effectivement il se trouvait toujours à peu près un centième de la liqueur contenue dans le foudre qui datait d’une époque très reculée. On assure que la caisse du couvent trouvait son compte à cette innocente spéculation.