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SOUVENIRS

matique. Souvcnt il paraît s’être donné beaucoup de peinc pour renfermer un sens très-étendu dans un petit nombre de mots obscurs et nouveaux. L’esprit des Suisses ressemble presque toujours à un lac agité du sein duquel un feu souterrain a fait sortir des écueils contre lesquels viennent se briser les vagues impuissantes. Les murs des auberges sont tapissés de sentences et de sarcasmes parfois très-amers et très-spirituels. Les Suisses nourrissent la haine la plus implacable contre le général Andermatt, celui qui a bombardé Zurich. Il vit tranquille dans sa terre, parce qu’on le méprise trop pour lui faire du mal. On ne dit pas non plus beaucoup de bien des Russes ; on fait cependant l’éloge du général Korsakoff, qui a visité souvent la bibliothèque, et qui a paru protéger spécialement les sciences ; du reste, on ne le rcgardc pas comme un grand général. Lorsqu’on lui rapporta que les Français venaient de s’emparer d’une montagne qui domine Zurich, il