INVESTISSEMENT DE PARIS. 151 Paris; la division de Maussion — par suite d’un ordre er- roné, dit-on, — avait abandonné la hauteur de Bagneux, et la division d’Hugues put, à grand’peine, être arrêtée dans sa retraite précipitée, près du fort de Montrouge. Le corps bavarois s’établit, à la droite du V°, sur la hau- teur de Bicêtre qu’il venait d’enlever. Au total, l’engage- ment avait coûté à celui—là, 265 hommes, à celui-ci 178, a l’adversaire 661 et plus de 300 prisonniers. L’état dans lequel le 11° corps rentra à Paris y causa une telle panique que le général Trochu jugea a propos‘de faire venir de Vincennes l’une des divisions du 13° pour lui conüer la défense du corps de place. Après coup, on a voulu démontrer qu’il eût été possible, ce jour-là, de s’emparer de l’un des forts, en y pénétrant à la s11ite des troupes françaises, et d’abréger de la sorte, et cela considérablement, la durée de l’investissement. On oublie que les forts n’eurent nullement besoin d’ouvrir leurs portes aux fuyards qui trouvaient celles de Paris ouvertes. Et jamais on n’a vu une troupe escalader des murs de revêtement hauts de 18 pieds, sans qu’au préalable des - dispositions spéciales eussent été prises a cet effet. Puis ce sont la des coups d’audace qui ne se font pas sur ordre su- périeur, et que ne tentent que les chefs immédiats, en sai- sissant le moment propice. Et, dans le cas présent, si la chose n’avait pas réussi, comme on pouvait le prévoir, on eût compromis le résultat si important de toute cette journée de combats. Pendant ce temps, le V° corps continuait sa marche sur Versailles; quelques gardes nationaux, réunis aux barrières de la ville, furent dispersés ou désarmés par les hussards. La 9° division occupa les débouchés de la partie ouest de la ville, la 10" campaà Rocquencourt; de forts avant-postes
