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196 LA GUERRE DE 1870. Allemagne : ou se vit réduit aux marchés hollandais et belges pour l’achat de betes de boucherie. Cela ne suffisait pas, et l’on dut recourir aux conserves de viande. Le foin et la paille venant a manquer, il fallut augmenter les rations d’avoine. Les vides, causés dans les rangs de l’armée parles pertes qu’elle avait subies, avaient été, il est vrai, comblés par les troupes de dépôt envoyées d’Allemagne; mais rien que le transport' des prisonniers de Sedan distrayait 14 ba- taillons de l’armée d’investissement. On n’était pas encore parvenu à construire des baraquements en nombre suffi- sant, les troupes étant occupées a compléter leurs retran- chements. De bonne heure, le temps était devenu pluvieux et froid, et un quart de l’ef‘fectif` se trouvait sans abri: peu ai peu le nombre des malades dans les ambulances s’accrut de façon à atteindre le chiffre inquiétant de 40 000 hommes. Quoiqu’il fut arrivé d’Allemagne 50 pièces de gros calibre, on n’obtint aucun résultat en bombardant Metz, les pièces ne pouvant ouvrir le feu que pendant la nuit, en changeant souvent de position, ai cause du calibre supérieur de l'artil— lerie de la place. Il fallut donc patienter et attendre que l’investissement produisit ses effets. . Déja les assiégés avaient consommé quatre semaines de vivres. Les approvisionnements avaient considérablement diminué, et, pour relever le moral des troupes en les faisant sortir de leur inaction, le général en chef résolut de dé- ployer l’armée aün que, sous sa p1·otection, les détacheinents pussent ravitailler la ville en cherchant des vivres dans les lignes d’investissement. Le 22 septembre, à midi, le fort de Saint—Julien ouvrit un feu très vif sur les avant-postes du l" corps d’armée· De forts détachements d’infanterie se portèrent en avant contre les villages situés à l’est,_refoulèrent les grand’-