262 LA GUERRE DE 4870. et à Villiers; la 7* brigade, avec l’artillerie de corps du II° et deux régiments du VI° était postée à Chennevières. Il vou- ‘ lait dans ces positions attendre les renforts qu’on lui avait promis pour le 4, et que le Vl° corps s’apprétaità lui fournir. La 23** division aussi devait, sur l’ordre du prince royal de Saxe, passer sur la rive gauche de la Marne, tandis que la garde royale fut invitée à. étendre sa ligne d’avant-postes, pour le moment du moins, jusqu’à Chelles. Dans la journée du 3, les troupes ne livrèrent que des es- carmouches sans importance et à 4 heures du soir elles purent regagner leurs cantonnements. Quand, le 4, de, grand matin, les patrouilles allemandes s’avancèrent vers _ Bry et Champigny, elles constatèrent que ces deux loca- lités avaient été évacuées par l’ennemi, qui avait aussi aban- donné la presqu’île de Joinville. La deuxième armée française était rentrée à Paris forte- ment décimée; d’après les indications fournies par les Français eux-mêmes, elle avait perdu 12 000 hommes; le moral des troupes était singulièrement déprimé. Les Alle- mands avaient perdu 6200 hommes. Ils réoccupèrent leurs positions dans la ligne d’investissement. ’ - L’oü`ensive énergique du général Ducrot est la tentative la plus sérieuse qu’on fit pour forcer les Allemands à lever le siège de Paris. L’attaque, dirigée contre le point de la ligne d’investissement qui, à ce moment, devait étre le plus faible, n’avait obtenu quelques succès qu’au début'. 4. Il s’est formé après coup une légende, d’après laquelle, dans un conseil de guerre tenu à Versailles, un seul général vota contre la proposition de transférer ailleurs le grand quartier general et fit de la sorte abandonner ce projet. D’abord, il n’a jamais été convoqué de · conseil de guerre, au cours de toute la campagne; en outre, aucun des militaires de l’entourage du Roi n’a jamais songe à donner un aussi mauvais exemple a l'armee. *
