Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/401

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OPÉRATIONS DANS LE SUD-EST. 393 6 batteries de campagne, à peine 15 000 hommes en tout. Il dut se borner d’abord a simplement investir la place. Les troupes établirent des retranchements dans les vil- lages situés autour de la ville, et à une assez grande dis- tance de celle-ci. Il leur fallut repousser un grand nombre de sorties. Le grand quartier général avait envoyé l’ordre de procé- der au siège en règle de la place. Le général de Mertens était chargé de diriger les _travaux du génie et le lieute- nant-colonel de Scheliha commandait l’artillerie de siège. La difficulté de l’entreprise sautait aux yeux. La nature rocheuse du sol rendait forcément très difüciles tous les terrassements, et la mauvaise saison allait venir. On ne pouvait attaquer avec des chances de succès que du sud le réduit principal de la place, c’est·à-dire la citadelle. A ce moment—là on ne disposait que de 50 pièces de gros cali- bre et l’effectif de l’infanterie était si faible qu’elle ne suf- ilsait mème pas à investir rigoureusement la place de toute part. Étant donnée cette situation, le grand état—major dut laisser au général de Tresckow liberté pleine et entière de chercher à réduire Belfort en bombardant simplement la place. Pour cela, le mieux était de l’attaquer de l’ouest, ou l’infanterie, après avoir délogé l’ennemi de Valdoye, s’était emparée des villages d’Essert et de Bavilliers, de mème que des hauteurs boiséesvoisines. Le2 décembre, 3 000 hom- mes, protégés par deux bataillons, construisirent des em- placements pour 7 batteries sur le plateau qui s’étend entre ces deux localités. Le sol était durci par le froid, les travaux n’avaient pu ètre exécutés qu’au prix de grands efforts; mais, quoiqu’il fît clair de lune, les assiégés, à ce qu’il sem- ble,ne se doutèrent de rien. Quand, le lendemain matin, le