Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/467

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dû être consacrée à l’attaque, à. traverser Besançon dont les rues étaient couvertes de verglas, si bien que l’entreprise ne put être exécutée. ·

La réserve générale avait atteint Ornans et s’y tenait prête à arrêter l’ennemi. Les deux autres divisions du général Crémer s’avancèrent sur la route de Salins ; mais, pendant qu’elles étaient encore en marche, la nouvelle leur parvint que l’ennemi venait d’enlever cette ville. Elles occupèrent alors, à Deservillers et à Villeneuve-d`Amont, les routes qui de ces deux points conduisent à Pontarlier.

Dans l’intervalle, le ministère de la guerre avait refusé d’approuver la retraite générale de l’armée, sans tenir aucun compte de la situation qui contraignait le général Bourbaki a prendre cette détermination.

Ce qui caractérise le mieux le dilettantisme militaire des hommes ’qui, de Bordeaux, croyaient pouvoir diriger les mouvements des armées, c’est le télégramme expédié le 25 dans l’après-midi. M. de Freycinet y déclare que c’est « sa conviction bien arrêtée » 1 que le général Bourbaki, en rassemblant ses corps et en s’entendant, si besoin était, avec Garibaldi, serait assez fort « pour passer soit par Dole, soit par Mouchard, soit par Gray, soit par Pontai1lier‘ » (au nord d’Auxonne). Il laissait pleine liberté au général de choisir l’une ou l’autre de ces lignes de marche.

La proposition qu’on lui faisait ensuite est encore plus étrange : c’était d’embarquer l’armée, si l’état dans lequel elle se trouvait ne devait réellement pas lui permettre de faire une longue marche, par le chemin de fer à Chagey, donc, indubitablement, en face de l’ennemi qui la serrait de près.

De pareilles propositions étaient faites pour ébranler

l. En français dans le texte. (N. d. T.)