Page:Voragine - Légende dorée.djvu/242

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de la prison et se rendit à son hôtellerie. Et, le lendemain, lorsque Marcien eut subi le martyre, Second enleva son corps et l’ensevelit.

III. Ce qu’apprenant, Sapritius le fit venir et lui dit : « À ce que je vois, tu fais profession d’être chrétien ? — Oui. — Aspires-tu donc à mourir dans les supplices ? — C’est toi, plutôt, qui mériterais de mourir ainsi ! » Puis, comme il se refusait à sacrifier aux idoles, le préfet le fit dépouiller de ses vêtements, mais aussitôt un ange s’approcha de lui et le couvrit d’un manteau. Sapritius le fit alors suspendre sur un chevalet, et ordonna qu’il fût torturé jusqu’à ce que se rompissent toutes les articulations de ses bras ; mais, de nouveau, le Seigneur lui rendit aussitôt la santé. Le préfet, exaspéré, le fit enfermer dans la prison. Mais là un ange lui apparut qui lui dit « Lève-toi, Second, et suis-moi ! Je te conduirai vers ton Créateur. » Puis l’ange le conduisit jusqu’à la ville d’Asti et le fit entrer dans la prison ou se trouvait Calocérus ; et le Sauveur y était aussi. L’apercevant, Second se jeta à ses pieds. Mais le Sauveur : « Ne crains rien, Second, car je suis ton Maître, et je t’arracherai à tous les maux ! » Après quoi, les ayant bénis, il remonta au ciel.

IV. Or le lendemain matin, à Tortone, les gardes envoyés par Sapritius trouvèrent la prison fermée comme la veille, mais n’y trouvèrent plus Second. Sapritius revint alors à Asti. Afin de châtier au moins Calocérus, il se fit amener celui-ci ; mais voilà qu’on lui annonce que Second est dans la prison avec Calocérus ! Le préfet les fit donc venir tous deux, et leur dit : « Ce sont nos dieux qui, sachant que vous les dédaigniez, veulent que vous périssiez ensemble ! » Et, sur leur nouveau refus de sacrifier aux idoles, il leur fit répandre sur la tête et dans la bouche un mélange de poix et de résine bouillante. Mais eux, ils buvaient ce mélange comme une eau délicieuse, et disaient d’une voix claire : « Seigneur, que tes dons sont doux à ma gorge ! » Enfin Sapritius ordonna que tous deux fussent décapités, Second à Asti, et Calocérus dans la ville d’Albenga. Et, aussitôt que saint Second eût été décapité, des anges enlevèrent son corps, et l’ensevelirent avec beau-