Page:Voragine - Légende dorée.djvu/263

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ner, et demanda à devenir chrétien : le préfet lui fit couper la tête peu de temps après. Quant à saint Georges, il le fit placer sur une roue qu’entouraient de toutes parts des glaives à deux tranchants ; mais la roue se brisa au premier mouvement, et saint Georges fut retrouvé sain et sauf où on l’avait mis. Dacien le fit alors plonger dans une chaudière de plomb fondu ; mais lui, ayant fait le signe de la croix, il n’éprouva que la sensation d’un bain rafraîchissant.

Alors Dacien, voyant que menaces et tortures étaient sans prise sur lui, pensa l’amollir par des flatteries et lui dit : « Tu vois, mon cher Georges, quelle est la mansuétude de nos dieux, qui te laissent patiemment blasphémer contre eux, et qui n’en restent pas moins prêts à te favoriser pour peu que tu consentes à te convertir ! Fais donc ce que je te conseille, mon cher enfant, renonce à ta superstition et sacrifie à nos dieux, afin d’obtenir d’eux et de nous d’immenses honneurs ! » Et saint Georges lui répondit en souriant : « Pourquoi n’as-tu pas, dès le début, cherché à me persuader par de douces paroles plutôt que par des tourments ? Soit, je suis prêt à faire ce que tu me conseilles ! » Dacien, tout joyeux de cette promesse, fit annoncer à son de trompe que tout le peuple eût à se rendre au temple, où Georges, après une longue résistance, allait enfin sacrifier aux dieux. Toute la ville fut pavoisée comme pour une fête, et des milliers de personnes se pressèrent devant le temple. Et Georges, dès qu’il y fut entré, s’agenouilla et pria le Seigneur de détruire sur-le-champ ce temple avec ses idoles. Et sur-le-champ un feu, tombant du ciel, brûla le temple, les idoles et les prêtres ; et la terre, s’entr’ouvrant, engloutit leurs restes. C’est de ce miracle que parle saint Ambroise quand il nous dit : « Georges, le fidèle soldat du Christ, en un temps où le christianisme était caché, seul osa courageusement proclamer sa foi dans le Fils de Dieu. Et la grâce divine, lui donna en récompense, une telle fermeté qu’il brava mille menaces et mille tortures. Ô bienheureux et admirable combattant de Dieu ! Et non seulement il ne se laissa