Page:Voragine - Légende dorée.djvu/276

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il se levait, et étudiait les vérités du dogme. Quant à ses journées, il les employait à prêcher contre les tentations du monde, ou bien à recevoir des confessions, ou bien à réfuter par d’excellentes raisons la doctrine empoisonnée des hérétiques, et l’on sait combien, avec l’aide de Dieu, il parvint à briller dans ces réfutations. Pieux, humble et doux, obéissant, patient, plein de charité et de compassion, il attirait à lui tous les cœurs par le parfum même de ses vertus. Et dans l’ardeur de sa foi, il suppliait le Seigneur de ne point l’ôter de ce monde autrement qu’en l’autorisant à boire le calice de la passion : et sa prière finit par être exaucée. »

II. Nombreux furent les miracles qu’il fit de son vivant. Comme, un jour, à Milan, il interrogeait un évêque hérétique que les fidèles avaient fait prisonnier, et comme nombre d’évêques, de prêtres, et d’habitants de la ville se trouvaient réunis autour de lui, et comme cette foule souffrait d’une chaleur torride, l’hérétique s’écria en présence de tous : « Ô Pierre, si tu es aussi saint que l’affirme ce peuple stupide, pourquoi le laisses-tu étouffer de chaleur, et ne demandes-tu pas à ton Dieu d’envoyer un nuage, qui rafraîchisse l’air ? » Et Pierre, lui répondit : « Si tu veux promettre de renoncer à ton hérésie et de te convertir à la foi catholique, je prierai Dieu, et il fera ce que tu demandes ! » Alors tous les hérétiques qui entouraient leur évêque lui crièrent : « Promets, promets ! » Ils croyaient, en effet, impossible le miracle annoncé par Pierre, car on ne voyait pas au ciel l’ombre même du moindre nuage. Et, au contraire, les catholiques s’affligeaient de la proposition de Pierre, craignant qu’un échec ne nuisît aux intérêts de leur foi. Et comme l’hérétique refusait de s’engager, Pierre lui dit, d’un ton plein de confiance : « N’importe ! Afin que le vrai Dieu, créateur des choses visibles et d’invisibles, se montre ici pour la consolation des fidèles et ; la confusion des hérétiques, je le prie de faire en sorte i qu’un nuage vienne se placer entre le soleil et cette foule ! » Après quoi il fit le signe de la croix, et aussitôt un nuage se déploya au ciel ; et, pendant une grande