Page:Voragine - Légende dorée.djvu/352

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dis que Paul, qui était citoyen romain, fut condamné à avoir la tête tranchée.

Dans sa lettre à Timothée sur la mort de saint Paul, Denis rapporte que la foule des païens et des juifs ne se fatiguait point de frapper les deux apôtres et de leur cracher au visage : Et lorsque vint le moment de leur séparation, Paul dit à Pierre : « Que la paix soit avec toi, fondement des églises, pasteur des agneaux du Christ ! » Et Pierre dit à Paul : « Va en paix, prédicateur de la vérité et du bien, médiateur du salut des justes ! » Après quoi, Denis suivit son maître Paul, car les deux apôtres furent exécutés en deux endroits différents. Et Pierre, quand il fut en face de la croix, dit : « Mon maître est descendu du ciel sur la terre, aussi a-t-il été élevé sur la croix. Mais moi, qu’il a daigné appeler de la terre au ciel, je veux que, sur ma croix, ma tête soit tournée vers la terre et mes pieds vers le ciel. Donc, crucifiez-moi la tête en bas, cas je ne suis pas digne de mourir de la même façon que mon Maître Jésus. » Et ainsi fut fait : on retourna la croix, de sorte qu’il fut placé la tête en bas et les pieds en haut. Cependant, le peuple, furieux, voulait tuer Néron et le préfet, et délivrer l’apôtre : mais celui-ci les priait de ne pas empêcher son martyre. Et alors Dieu ouvrit les yeux de ceux qui pleuraient ; et ils virent des anges debout avec des couronnes de roses et de lys, et Pierre, debout entre eux, recevait du Christ un livre dont il lisait tout haut les paroles. Et l’apôtre, reconnaissant que les fidèles voyaient sa gloire, les recommanda une dernière fois à Dieu, et rendit l’esprit.

Alors deux frères, Marcel et Apulée, ses disciples, le descendirent de la croix, et l’ensevelirent après l’avoir embaumé d’aromates. Et, le même jour, Pierre et Paul apparurent à Denis, qui les vit entrer tous deux par la porte de la ville, la main dans la main, vêtus de lumière, et la tête ceinte d’une couronne de clarté.

IV. Mais Néron ne resta pas sans châtiment pour ce crime et pour tous les autres qu’il commit, et dont nous allons brièvement rapporter quelques-uns. On lit, d’abord, dans une histoire en vérité apocryphe, que, comme Se-