Page:Voragine - Légende dorée.djvu/427

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reurs Valérien et Gallien le firent rechercher ainsi que son clergé, pour les forcer à sacrifier aux idoles. Et les empereurs, par un édit, déclaraient que ceux qui les livreraient deviendraient maîtres de tous leurs biens. Aussi dix membres du clergé ne tardèrent-ils pas à être dénoncés, arrêtés, et, sur leur refus de sacrifier, décapités sans jugement. Le lendemain, le pape Étienne, fut arrêté à son tour, et conduit au temple de Mars, pour y adorer les idoles. Mais il pria Dieu de détruire ce temple ; et aussitôt la plus grande partie du temple s’écroula, et la foule s’enfuit, épouvantée, de telle sorte qu’Étienne put se rendre librement au cimetière de sainte Lucie. Ce qu’apprenant, Valérien envoya à sa poursuite des soldats, qui le trouvèrent célébrant sa messe. Quand il eut achevé, il s’assit courageusement sur son siège pour recevoir le coup mortel. Et les soldats lui tranchèrent la tête.




CXI


L’INVENTION DE SAINT ÉTIENNE, PREMIER MARTYR
(3 août)


L’invention ou découverte du corps de saint Étienne, eut lieu en l’an 417, la septième année du règne d’Honorius. Un prêtre, nommé Lucien, faisait la sieste dans son lit, sur le territoire de Jérusalem, lorsque lui apparut un vieillard de haute taille et de noble visage, avec une barbe touffue, chaussé de brodequins dorés, et vêtu d’un manteau blanc où étaient tissés de l’or, des pierres précieuses et des croix. Et ce vieillard, d’un bâton d’or, qu’il tenait en main, toucha le prêtre et lui dit : « Hâte-toi d’ouvrir nos tombeaux, car il n’est point convenable que nous reposions plus longtemps dans un lieu méprisé ! Va donc, et dis à Jean, évêque de Jérusalem, qu’il transporte nos restes dans un lieu honorable ! » Et Lucien dit : « Seigneur, qui es-tu ? » Et le vieillard :