Page:Voragine - Légende dorée.djvu/504

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moi l’office des vêpres ! » Aussitôt le curé, guéri, se leva, entra dans l’église, à la stupéfaction de tous, et y célébra pieusement l’office.

XII. Un berger avait entre les deux épaules un ulcère qui le privait de toutes ses forces. Il invoqua saint Augustin, qui lui apparut en rêve, mit sa main sur l’ulcère, et le guérit entièrement. Le même homme, par la suite, devint aveugle, et de nouveau invoqua l’aide de saint Augustin. Celui-ci lui apparut à l’heure de midi, lui frotta les yeux, et aussitôt lui rendit la vue.

XIII. L’an du Seigneur 912, une troupe de quarante malades, venus d’Allemagne et de France, se rendaient en pèlerinage à Rome, pour y visiter les tombeaux des apôtres. Les uns étaient conduits sur des sellettes, d’autres marchaient sur des béquilles, d’autres, privés de la vue, se traînaient à la suite de leurs compagnons, d’autres encore avaient les mains et les pieds paralysés. Ayant franchi les Alpes et étant arrivés au village de Cana, à trois milles de Pavie, ils virent venir au-devant d’eux saint Augustin, qui, sortant de l’église des saints Come et Damien, les salua et leur demanda où ils allaient. Puis il leur dit : « Allez à Pavie, dans l’église de Saint-Pierre, qu’on appelle aussi le Ciel-d’Or ; là, on aura pitié de vous ! » Ils lui demandèrent qui il était, et lui : « Je suis Augustin, jadis évêque d’Hippone ! » Et aussitôt il disparut. Les pèlerins, arrivés à Pavie, se rendirent au monastère de Saint-Pierre ; et là, ayant appris que le corps de saint Augustin y était déposé, ils s’écrièrent, d’une voix unanime : « Saint Augustin, viens à notre aide ! » Moines et bourgeois, attirés par leurs cris, affluaient pour les voir. Et soudain, sous l’effet de tension de leurs nerfs, les pèlerins commencèrent à perdre leur sang, de telle sorte que, depuis le seuil du monastère jusqu’au tombeau de saint Augustin, le sol se trouva tout ensanglanté. Mais dès qu’ils furent parvenus au tombeau du saint, tous recouvrèrent une santé parfaite. Depuis ce jour, la renommée du saint ne cessa point de grandir ; et une foule de malades se pressaient autour de son tombeau ; puis, ayant été guéris, ils offraient des cadeaux à l’église,